L’administration Trump vient d’envoyer un message clair : les données européennes sont désormais en libre-service. En démantelant le Privacy and Civil Liberties Oversight Board (PCLOB), dernier rempart juridique censé encadrer l’accès des agences américaines aux données personnelles des citoyens étrangers, les États-Unis lèvent les dernières barrières.
Le Data Privacy Framework (DPF), l’accord qui encadre aujourd’hui le transfert des données entre l’Europe et les États-Unis, pourrait bien être le prochain à tomber. Comme Safe Harbor et Privacy Shield avant lui, il risque d’être invalidé par la justice européenne pour cause de protections insuffisantes. Mais cette fois, ce n’est même plus une surprise : Washington assume pleinement qu’il n’a plus d’intérêt à garantir quoi que ce soit à ses « alliés ».
L’Europe va devoir se réveiller. Que ce soit en matière de défense ou de souveraineté numérique, il est temps d’assumer que l’Oncle Sam n’est plus un partenaire, mais un prédateur économique et stratégique.
Avec cette décision, les données européennes deviennent une ressource ouverte aux grandes entreprises tech et aux agences gouvernementales américaines. Plus de contrôle, plus de contrepoids, plus de négociation. L’Europe, qui tente encore de construire un modèle basé sur la régulation et la protection des données, est en train de se faire déshabiller en place publique.
Reste une question : quand l’Europe va-t-elle enfin comprendre que la seule souveraineté qui vaille, c’est celle qu’on se construit soi-même ?
Alors que le Vieux Continent s’expose toujours plus aux appétits numériques américains, la question qui suit logiquement est celle de l’indépendance. Et si la seule vraie souveraineté passait par une IA libre ?
On pourrait citer Mistral AI, la licorne française qui promet de démocratiser l’IA en Europe. Sauf que ses investisseurs sont… presque tous américains. Alors, souveraineté ou simple façade ?
Le véritable enjeu ne se joue peut-être pas sur ces grands modèles « ouverts » mais sur une révolution plus discrète : celle des petits modèles spécialisés, entraînés en interne, installés localement, travaillant en circuit fermé sur les données des entreprises.
Le problème fondamental n’est pas juste l’accès à l’IA, mais l’usage qu’on en fait et ce qu’on lui donne à manger. Aujourd’hui, chaque requête envoyée à ChatGPT, Claude ou Gemini nourrit les modèles de Google, OpenAI et consorts. Les entreprises qui utilisent ces IA enrichissent des géants étrangers sans même s’en rendre compte.
Pourquoi continuer à engraisser les GAFAM quand on peut entraîner son IA, sur ses propres données, avec des règles qu’on définit soi-même ? Un modèle maison, léger, installé sur ses propres serveurs ou un cloud souverain, qui fonctionne en vase clos, avec des garanties de confidentialité béton. Une IA qui reste chez elle, et qui travaille uniquement pour vous.
Ce n’est pas un rêve. Des solutions existent déjà : des LLM spécialisés et allégés capables de tourner sans dépendre d’une infrastructure étrangère. L’avenir n’est peut-être pas aux IA géantes et centralisées, mais aux modèles compacts, dédiés et autonomes.
L’IA libre ne sera pas une question de code open source uniquement, mais de contrôle des données et des infrastructures. Et l’Europe a tout intérêt à s’y mettre avant qu’il ne reste plus rien à protéger.
Le Mobile World Congress 2025 débute aujourd’hui à Barcelone, et cette année, l’IA est partout. Smartphones, processeurs, réseaux… Tout ce qui sera annoncé sera passé au filtre du machine learning et de l’automatisation.
Xiaomi, Samsung, Nothing… Tous veulent nous vendre des mobiles qui « pensent » en local, avec des IA embarquées capables d’optimiser nos usages sans passer par le cloud. Prometteur ? Oui, sauf si ce n’est qu’un buzzword de plus sur l’emballage.
La 6G pointe déjà son nez. Qualcomm et d’autres vont teaser une connectivité dopée à l’IA, censée rendre nos réseaux plus intelligents. Reste à voir si cela apportera autre chose que des factures plus salées.
Des assistants vocaux nouvelle génération. Amazon, Google et d’autres veulent nous faire oublier les ratés d’Alexa & Co avec des IA plus fluides, plus « naturelles ». Mais seront-elles vraiment plus utiles ou juste meilleures pour nous vendre des produits ?
Derrière l’effervescence technologique, un autre bouleversement se prépare : les IA chinoises débarquent dans nos poches. Depuis le séisme DeepSeek, le monde tech regarde Pékin avec un mélange d’admiration et d’inquiétude. Or, au MWC 2025, les géants chinois du mobile ne viendront pas les mains vides. Huawei, Xiaomi et consorts vont présenter des smartphones intégrant leurs propres IA embarquées, indépendantes des services américains.
Un pas de plus vers un monde numérique bipolaire. D’un côté, les modèles occidentaux contrôlés par les Big Tech US, de l’autre, une armada d’IA chinoises dopées à des données et à des logiques d’usage très différentes. Et entre les deux, les utilisateurs, pris au milieu d’une bataille pour le contrôle des futures interfaces intelligentes.
Le MWC 2025 promet des annonces spectaculaires, mais est-ce une révolution ou un simple rebranding sous stéroïdes IA ? Une chose est sûre : nos téléphones ne seront plus seulement des outils, mais des agents autonomes façonnant notre quotidien… et nous orientant subtilement selon l’agenda de ceux qui les programment.
L’IA envahit nos mobiles. La vraie question est qui contrôlera vraiment ces cerveaux de poche ?
Microsoft a récemment annoncé une avancée majeure en informatique quantique avec Majorana 1, une puce basée sur des qubits topologiques supposés plus stables et moins sujets aux erreurs. À la clé, une promesse : une informatique quantique plus fiable, plus puissante, et enfin exploitable à grande échelle.
Mais il y a un hic. Et pas des moindres.
Les particules de Majorana, sur lesquelles repose cette prouesse technologique, sont loin d’être une évidence scientifique. Théorisées en 1937, elles restent un sujet de débat au sein de la communauté des physiciens. En 2018, une équipe de chercheurs avait déjà affirmé les avoir observées… avant de se rétracter. Microsoft prendrait-il le même chemin ?
Des experts, comme Jay Sau de l’Université du Maryland, remettent en cause les preuves avancées par la firme. Sans transparence complète des données, ce n’est plus de la recherche scientifique, mais de la communication marketing. Difficile de leur donner tort quand on sait que Microsoft rêve de dominer le quantique avant Google et IBM.
L’informatique quantique est un Graal technologique et géopolitique. Avec des promesses d’exponentielle puissance de calcul, elle pourrait révolutionner la cryptographie, la modélisation moléculaire ou encore l’optimisation industrielle. Mais tant que les qubits resteront aussi instables qu’un château de cartes, ces avancées relèvent davantage du fantasme que de la réalité.
Microsoft joue gros. Si Majorana 1 fonctionne, la firme prendra une longueur d’avance sur ses concurrents et pourrait imposer son modèle quantique. Mais si les doutes de la communauté scientifique s’avèrent fondés, c’est toute une industrie qui devra revoir ses ambitions à la baisse.
L’histoire de l’informatique quantique est jalonnée d’annonces fracassantes suivies de longues désillusions. Majorana 1 changera-t-elle enfin la donne, ou est-ce juste un nouvel épisode dans la longue saga des promesses non tenues ?
Quand on parle d’intelligence artificielle, on imagine souvent des assistants vocaux, des générateurs d’images ou des robots humanoïdes. Mais il existe une IA bien plus puissante, bien plus discrète, et qui pèse plus lourd que des États. Son nom ? Aladdin. Son créateur ? BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde.
Aladdin, c’est le cerveau financier de la planète. En 2020, il gérait 21 600 milliards de dollars d’actifs. Aujourd’hui, ce chiffre est probablement encore plus élevé. Plus de 30 000 portefeuilles d’investissement dans le monde sont directement pilotés par ses recommandations.
Chaque semaine, Aladdin réalise plus de 200 millions de simulations pour évaluer les risques et orienter les décisions des plus grandes institutions financières. Son pouvoir ne s’arrête pas aux marchés boursiers. Il scrute en continu les tendances macroéconomiques, les tensions géopolitiques, les variations climatiques, les flux migratoires et même l’activité sur les réseaux sociaux pour ajuster ses stratégies.
Ses recommandations dictent 250 000 transactions par jour, influençant directement des secteurs aussi critiques que l’immobilier, l’énergie ou les matières premières.
Une IA qui pilote l’économie mondiale, ce n’est plus de la science-fiction, c’est une réalité. BlackRock a réussi là où les banques centrales et les gouvernements tâtonnent encore : fiabiliser les décisions financières avec une puissance de calcul démesurée.
Mais cette omniprésence pose une question vertigineuse : jusqu’où va son influence ? Aladdin gère entre 5 et 10 % des actifs financiers mondiaux. Cette concentration est sans précédent. Lorsqu’un seul algorithme devient un acteur-clé des marchés financiers, peut-on encore parler d’un système équilibré ?
Si Aladdin décide demain que l’Europe est un risque financier, que se passera-t-il ? Si ses modèles prédisent une crise sur les marchés asiatiques, quel impact aura-t-il sur la stabilité géopolitique ? L’économie mondiale est-elle en train de basculer dans un pilotage automatique dirigé par une seule IA ?
Dans un monde où l’intelligence artificielle est déjà capable de prédire, ajuster et contrôler les flux financiers, il serait peut-être temps de se demander qui contrôle vraiment Aladdin.
L’intelligence artificielle se cherche un hub en Europe, et il semble bien que Zurich ait pris une longueur d’avance. Après Google, OpenAI, Microsoft, Meta, IBM et Nvidia, c’est au tour d’Anthropic, créateur de l’IA Claude, d’ouvrir un centre de recherche dans la ville suisse.
Mais attention, Zurich ne sera pas une simple antenne commerciale. Anthropic ne fait pas dans la demi-mesure : recrutement ultra-sélectif, profils hautement qualifiés, doctorats exigés, spécialisation en recherche fondamentale. Ce centre vise à devenir un véritable pôle stratégique, un laboratoire d’innovation où se joueront les prochaines avancées majeures de l’IA.
Si l’Europe peine encore à imposer une vision claire sur l’IA, la Suisse, elle, avance discrètement mais sûrement. Contrairement à l’Union européenne, qui oscille entre régulation et souveraineté, la Confédération Helvétique joue la carte de l’attractivité, devenant un refuge de choix pour les géants de l’IA.
Mais attirer les meilleures entreprises ne suffit pas. La Suisse veut-elle simplement être un terrain de jeu pour les Big Tech américaines ou peut-elle réellement tirer profit de cette position ? Pour l’instant, elle capte des investissements, des talents et des centres de R&D. L’enjeu sera de transformer cette dynamique en un véritable levier stratégique, et pas juste en un vivier de chercheurs au service des multinationales.
Si Zurich confirme son rôle de hub européen de l’IA, elle pourrait bien devenir un carrefour technologique clé. Mais reste à savoir si cette montée en puissance servira avant tout la Suisse… ou ceux qui viennent s’y installer.
Face à la déferlante des images générées par IA et des deepfakes de plus en plus crédibles, l’Agence France-Presse (AFP) passe à l’offensive. Elle déploie une solution qui promet de rétablir la confiance dans l’image : un système de traçabilité des photos, capable de prouver leur authenticité et de remonter à leur source.
Concrètement, ce dispositif repose sur la technologie de l’empreinte numérique et la norme C2PA (Coalition for Content Provenance and Authenticity). À chaque cliché capturé par un photographe, des métadonnées infalsifiables certifient quand, où et par qui l’image a été prise, et si elle a été modifiée. L’objectif : offrir une preuve d’authenticité incontestable, qui pourrait devenir un standard pour les médias et les réseaux sociaux.
Avec l’essor des IA génératives comme Midjourney, Grok 3 ou Flux.1, la frontière entre photojournalisme et fiction numérique devient de plus en plus poreuse. Il suffit de quelques clics pour créer une image réaliste de toutes pièces ou manipuler un cliché existant, rendant la désinformation plus redoutable que jamais.
Cette initiative de l’AFP pourrait être une réponse forte au chaos informationnel à venir. Si cette technologie se généralise, elle pourrait obliger les médias et les plateformes à certifier l’origine de leurs visuels, réduisant ainsi l’impact des fake news et des campagnes de manipulation.
Mais cette solution ne sera efficace que si elle devient un standard adopté par les géants du web. Or, rien ne les oblige à jouer le jeu. Une image validée par l’AFP aura-t-elle plus de poids qu’un deepfake viral partagé des millions de fois ? Et qui contrôlera réellement ces nouveaux outils de certification ?
Dans une époque où l’œil ne peut plus faire confiance à ce qu’il voit, c’est la crédibilité même de l’information qui est en jeu.
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